La Fraternité

  La Fraternité (dérivé du latin « frater » : frère), bien que lien entre frères de sang, peut être un lien étroit entre des membres d’une association travaillant pour une même cause, puis les frères d’armes qui unit les soldats et encore les diverses fraternités monacales, qui sans être de la même parenté, se traitent comme des frères. Et cette notion de fraternité est élargie pour l’ensemble des humains.     Ce concept de fraternité universelle implique une certaine responsabilité, à savoir que tous les Hommes sont frères, étant tous de la même et seule Humanité, et donc, doivent pouvoir se comporter comme tels, ce qui implique un devoir et un lien de solidarité quel que soit la couleur de peau, la nationalité, la religion, la philosophie, l’opinion politique, le rang social, etc…   On verra à partir de l’histoire et sur le plan religieux et sociétal, comment cette notion de Fraternité est née en France, a évolué et est toujours à améliorer dans notre société, compte tenu des circonstances qui la bousculent, du chacun pour soi, qui peuvent faire surface.et l’empêcher de croître et voir de quelle façon on peut réagir pour la faire évoluer..

La Fraternité, bien que lien entre frères de sang, peut être un lien étroit entre des membres d’une association travaillant pour une même cause, puis les freères d’armes qui unit les soldats, et encore les diverses fraternités monacales, qui sans être de la même parenté, se traitent comme des frères. Et cette notion de fraternité est élargie pour l’ensemble des humains.

Ce concept de fraternité universelle implique une certaine responsabilité, à savoir que tous les Hommes sont frères, étant tous de la même et seule Humanité, et donc, doivent se comporter comme tels, ce qui implique un devoir et un lien de solidarité quel que soit la couleur de peau, la nationalité, la religion, la philosophie, l’opinion politique, le rang social, etc…

On verra à partir de l’Histoire et sur le plan religieux et sociétal, comment cette notion de Fraternité est née en France, a évolué et est à améliorer dans notre Société, compte tenu des circonstances qui la bousculent, du chacun pour soi, qui peuvent faire faire surface et l’empêcher de croître et voir de quelle façon on peut réagir pour la faire évoluer.

 En France, la Fraternité est le socle de la Révolution Française qui remonte au XVIIIème siècle. Le terme de Fraternité n’apparaît cependant dans les textes qu’en 1848 dans la Constitution  « Liberté- Egalité-Fraternité ». Cette Fraternité fonde le droit social. Ce terme consacré dans la Constitution apparait dans la devise de la France.

 

  Cet esprit de Fraternité est également consigné dans la Déclaration des Droits de l’Homme.

 

   Malgré ce beau concept, il faut dire malgré tout que la Fraternité ne va pas toujours de soi. Au cours des temps, nous voyons bien qu’il a toujours fallu que les sociétés, en France ou dans les  différentes nations que comporte notre Planète, soient obligées d’être amenées à des conciliations pour qu’une certaine Fraternité renaisse afin que la Paix l’emporte..

 

 Les différentes religions elles-mêmes ont été confrontées à certains moments, malgré la Parole Divine pour les monothéistes, à des difficultés pour reconnaître l’autre comme un frère, leur cœur s’étant endurci et voulant avoir la prédominance.

 

 Dans le Judaïsme, la Fraternité se dévoile dans le chapitre de la Génèse du premier Testament dans un récit avec un lent et progressif processus. Elle apprend à vaincre l’hostilité, voire la haine comme dans l’histoire de Joseph. Plus tard, ce seront les 10 Commandements qui fixeront les rapports avec Dieu et avec le prochain. L’amour d’autrui devient ainsi l’un des facteurs de l’amour de Dieu. Dans d’autres chapitres, de nombreux versets font aussi référence au sens de la Fraternité. Citons notamment celui de la Fraternité Universelle dans l’Ecclésiaste 40-24 « les frères sont un secours au temps de l’épreuve » et 29-13 « Dissipe ton argent en faveur de ton frère ».(référence à la solidarité)

 

 Dans le Christianisme, la Fraternité est centrale. Jésus le Christ est l’exemple suprême et un appel à cette Fraternité. Jésus nous dit dans les Evangiles « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère » (Matt 12.46 – Marc 3.35 – Luc 8.21).

 Cette Fraternité découle du commandement  le plus important du Christ : « Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’Amour les uns pour les autres » (Jn 13, 34-35).

 Si donc, nous nous reconnaissons dans une communauté comme frères et donc capables de nous aimer en acceptant alors nos obligations morales vis-à-vis de notre prochain, nous pouvons l’être  aussi pour proclamer cet Amour aux autres et annoncer la Bonne Nouvelle.

 De même, le Christ, dans la même optique, nous envoie vers l’autre différent de nous : « Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les publicains n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères (à savoir de même communauté, de même croyance, de même opinion etc…) Que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? (Matt 5.46-47).

   Ainsi, le mot Fraternité avec Jésus prend tout son sens, c’est  assumer un dépassement en allant au-delà du proche connu ou qui nous ressemble et partage nos mêmes valeurs, c’est-à-dire aller vers l’autre différent de nous que nous sommes amenés à reconnaître et à aimer puisqu’il est aussi frère.

 Sans tenir compte de cette exhortation de Jésus, nous passons à côté de l’autre sans le voir, sans le reconnaître et sans nous en préoccuper. Mais en agissant tel que nous le demande Jésus, nous parvenons à une résurrection de notre cœur et nous participons à un Chemin de Paix.

 

Dans l’Islam, la Fraternité est aussi évoquée. Dans le verset du Coran qui suit, le lien qui unit les êtres humains quel que soit leur origine, manifeste l’attention que l’on doit porter à l’autre : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez ». Ô hommes  fait appel à l’ensemble de l’Humanité et établit le principe de Fraternité.

Le Coran pose le principe de la fraternité entre tous les êtres humains : « Parmi Ses signes il y a la création des cieux et de la terre et la diversité de vos langues et de vos couleurs » Et Il signifie qu’il n’y a pas de Fraternité sans bonté : ‘Vous devez usez de bonté envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, le client qui est votre allié et celui qui est étranger ».

 

La Fraternité avec les différentes religions se vit maintenant depuis plusieurs années. Les responsables des grandes religions se rencontrent non seulement lors d’évènements douloureux mais également lors de grandes rencontres comme celles qui ont eu lieu à Assise avec le Pape Jean Paul II.

De nombreux groupes de croyants de toutes confessions se sont constitués partout dans le Monde et se retrouvent de façon fraternelle pour la connaissance mutuelle de leur religion ou autour de débats autour de sujets de la vie humaine qui nous concerne tous et comment les aborder en rapport avec nos croyances respectives. On peut noter notamment le grand travail effectué par « Religions pour la Paix (ex Conférence Mondiale des Religions pour la Paix) avec ses groupes locaux répartis dans le Monde dont la France et bien d’autres encore, par exemple pour les jeunes l’Association Coexister. Plus près de nous dans le 93, le Groupe Interreligieux pour la Paix 93 qui a œuvré dans ce département durant 18 ans et maintenant l’A.I.A. (Association Interreligieuse d’Aubervilliers).

 

La déclaration « Nostra Aetate » de l’Eglise catholique, lors de son Concile Vatican II sur le dialogue interreligieux, promulguée en 1965 a permis une avancée dans le domaine de la Fraternité Universelle qui devrait vivre entre tous les êtres humains quelles que soient leurs croyances. De nombreuses rencontres sur le plan mondial ont eu lieu avec les responsables de toutes les religions qui ont permis de débloquer des situations difficiles dans certains pays.         

 

 Notre Humanité devrait grandir dans la Fraternité, mais celle-ci est très souvent malmenée par l’orgueil, le pouvoir, les affrontements, les guerres. L’appel à la Fraternité entre tous les Hommes dans notre temps est toujours à renouveler. De même l’esprit de solidarité est parfois mis à mal et à revivifier. Et c’est à chacune des composantes de notre Société à interagir dans son comportement.

 

Dans la Société actuelle dans laquelle nous vivons, malgré l’expérience de moments difficiles, tels que les attentats et les catastrophes naturelles, l’on peut constater que la Fraternité-Solidarité retombe peu à peu, l’actualité en chassant une autre, la vie trépidante reprenant son cours et nous retournons à nous-mêmes. Ainsi est souvent l’être humain.

  Malgré tout des initiatives heureuses à encourager naissent pour faire vivre également le vivre ensemble et sont comme des gouttes d’eau qui font des petits ruisseaux. On a lieu d’être optimiste ; ne dit-on pas : les petits ruisseaux font les grandes rivières…

  On voit que l’appel à la Fraternité doit se travailler continuellement au présent pour devenir une Fraternité de conviction, dès lors que l’on prend conscience de cette responsabilité, dixit un intellectuel chercheur musulman. (Il  va même plus loin en signifiant que les débats et dialogues difficiles sur des sujets âpres sont, en fait, le passage obligé d’une fraternité supérieure, humanisée, exigeant le cœur, la sagesse et l’usage de l’intellect de chacun)..

  En effet, on le voit sur le plan quotidien dans notre entourage que cette notion est à travailler, car on peut entendre parfois les réflexions suivantes : « Chacun pour soi, Dieu pour tous », (des personnes prononçant le nom de Dieu auquel, la plupart du temps elles ne croient pas, et de plus la teneur de cette maxime dénote un individualisme égoïste) ou « Que chacun se débrouille ». Ces mots parfois dits intentionnellement devant la personne qui l’entend et qui aurait besoin d’aide ou d’un service…ce qui évite à cette dernière, ayant compris cette indifférence, d’exprimer une telle demande. C’est une désolidarisation d’une intervention à faire ou aide à apporter et inattention à l’autre.

  Ces cas on peut les rencontrer, comme ceux de vieux voisins ou personnes malades dont on ne s’inquiète de ne pas les voir qu’au bout d’un certain temps et que l’on apprend qu’ils sont hospitalisés. Et c’est encore le cas de personnes seules ou âgées vivant éloignées de leurs enfants qui se disent ne plus intéresser personne, et se sentant inutiles ont envie de mourir. Et on pourrait ainsi citer beaucoup d’autres exemples, où il y a ce manque de fraternité et de solidarité.

 

  Ce sombre tableau, ne doit pas cependant occulter les prises de conscience de certains et des nombreuses et louables actions qui sont mises en place comme énoncé ci-plus haut.. Tout n’est pas noir et tout n’est pas blanc dans notre Monde mais l’on voit qu’il y a du chemin à faire pour améliorer cette Fraternité afin que ce mot prenne tout son sens.

 La Fraternité doit se faire d’abord par l’éducation de la famille, puis personnelle et collective et les communautés croyantes ont aussi un rôle à jouer primordial en s’appuyant sur leurs Ecritures.

 

Dans les Communautés chrétiennes peut donc se poser « galement la question de l’Agir pour la Fraternité.

 

  Ce qui est dit ci-dessus est donc valable pour nos communautés chrétiennes, l’Enseignement du Seigneur devant aider d’aller plus loin.

 

  D’abord, pour être fraternel, il faut se connaître. Il ne s’agit pas simplement de se saluer, par exemple à la sortie des offices, mais prendre un petit moment pour la rencontre et s’accueillir. (En effet, dans les communautés un peu étoffées, on se connaît à peine, voire pas du tout). Et ce petit temps permettra de s’intéresser à l’autre, dans l’écoute et la discrétion. L’échange engagé peut permettre de favoriser une relation plus fraternelle et fructueuse et d’aller plus loin en faisant des activités ensemble qui rendront les communautés plus vivantes. Ne pas rencontrer l’Accueil et la Fraternité dans une Communauté risque d’éloigner de « nouveaux frères » et de faire mourir à petit feu cette Communauté. C’est donc à chacun de faire cet effort et est de sa responsabilité de croyant.

Si nous optons pour cette belle attitude de Fraternité, comme le dit le Christ, à nous voir bien nous entendre, nous aimer les uns les autres, et être joyeux, on nous reconnaîtra et d’autres auront envie de rejoindre cette assemblée de frères.

 Car tout être humain a besoin d’échange afin de ne pas rester dans une solitude mortifère. Il faut aussi dépasser les jugements que l’on pourrait avoir et qui bloqueraient au départ l’esprit fraternel « ne jugez pas et vous ne serez pas jugés »dit Jésus). Il faut donc se poser la question : est-on suffisamment attentif à l’autre ? Où trouve-t-on une ou mille excuses pour dans certains cas se défiler ?..

Nous sommes appelés à à surmonter nos réticences et donc à nous dépasser par :

 

-l’accueil – le partage – la réconciliation et le pardon (en cas de conflit) – la bonté

et ce qui est le maître-mot  « Faites aux autres ce que vous aimeriez qu’on vous fasse ». Cette phrase fait partie de la « Règle d’Or » identique à toutes les religions du Monde.

 

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« L’Être Humain est pour l’autre (le prochain) » disait ces jours-ci Mgr d’Ornellas, Archevêque de Rennes. Il voulait dire par là que notre destinée n’est pas d’être seul(e) mais d’être et de vivre avec l’autre et pour l’autre, d’où une Fraternité indispensable pour une vie harmonieuse, belle et digne de Notre Père qui nous a créés.

 

                                                                                                             Denise MONTBAILLY – 2018

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